Plus de la moitié des médecins formés à l'Université McGill - et 20 % de tous ceux qui sont inscrits au Québec - quittent la province après leurs études, même si les contribuables québécois déboursent une fortune pour payer leur scolarité.
Après avoir fait le saut chez Persistance Capital Partners (PCP), un fonds d'investissement privé en santé, l'ancien ministre de la Santé Philippe Couillard a maintenant posé l'autre pied dans le milieu universitaire afin de contribuer au délicat débat sur la coexistence du public et du privé en santé. M. Couillard vient en effet être nommé chercheur principal en droit de la santé à l'Université McGill.
La mercantilisation du savoir universitaire et la perte d'indépendance des universités assujetties aux diktats des bailleurs de fonds inquiètent les professeurs d'universités réunis hier en colloque à Montréal.
«On est passé de la Révolution tranquille à la régression tranquille.»
Telle est l'une des observations recueillies par les chercheurs Frédéric Deschenaux et Nathalie Dyke, qui ont livré hier les fruits de leur étude toute fraîche sur les professeurs d'université.
Ce qui ressort de cette enquête menée auprès de 1328 professeurs des quatre coins du Québec? Un professeur sur deux (49%) a déjà sérieusement songé à quitter son emploi. Plus d'un professeur sur trois (36,2%) est insatisfait de la vie intellectuelle de son institution. Un professeur sur quatre (25,5%) a déjà eu un problème de santé d'ordre psychologique lié à son travail.
Les étudiants rejettent catégoriquement l'idée d'accroître la représentation des membres externes dans les conseils d'administration des universités, comme le souhaite la ministre de l'Éducation.